Produite par la nature, fournie par la communauté : la nourriture

A travers cet article, nous apprendrons le terme d’« Urban Farming » qu’on pourrait qualifier en français d’ agriculture urbaine, qui se caractérise surtout par les « jardins partagés ». Ces projets d’agriculture urbaine concernent la nourriture qui est cultivée dans les villes par la communauté pour la communauté. Ces mouvements sociaux permettent de fournir de la nourriture locale et fraîche. Cette pratique a été recommandée par les organisations mondiales comme l’Organisation des Nations Unies et l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) pour faire face aux besoins en nourriture de la population mondiale.

Les jardins partagés se (re)développent partout dans le monde, tant bien dans les pays pauvres que dans les pays fortement industrialisés. Cette fois nous partons au Japon et aux Etats-Unis !

Le potager n’est jamais très loin

Malgré le fait que le Japon soit un pays très industrialisé, la présence de jardins partagés est un trait caractéristique des villes nippones. A vrai dire, ils produisent à eux seuls presqu’un tiers de la nourriture produite au Japon. Même à Tokyo, cette agriculture urbaine très prolifique, présente entre les voies ferrées, les routes et les bâtiments, produirait suffisamment de nourriture pour subvenir aux besoins de 700 000 habitants. 

Les rôles de l’agriculture urbaine sont multiples :
- C’est avant tout un espace vert qui « respire » et vantile l’air souvent pollué des villes. Cela permet également de drainer les eaux en cas de fortes pluies ou bien de réduire la température en été (si des arbres sont présents), ou encore de servir d’habitat pour les abeilles. En plus de cela, c’est un espace de bien-être et le contact avec Mère Nature est source de relaxation (testé et approuvé à maintes reprises) ;
- C’est une source d’aliments frais et locaux, qui ne connaissent pas ou peu d’intrants chimiques . Ces aliments sont produits et consommés selon une relation de confiance entre les fermiers urbains et les habitants de la ville ;
- L’opportunité pour les citoyens de s’engager dans les activités agricoles, que ce soit directement en cultivant et récoltant ou bien en vendant les produits aux marchés / supermarchés du coin. C’est un lieu de vie dans le sol, mais aussi sur le sol avec des humains qui interragissent, papotent et rigolent ;
- Les jardins partagés se sont également des lieux d’éducation qui font prendre conscience de l’importance de l’agriculture, des problèmes liés à l’alimentation et qui font réaliser que de faire pousser des salades n’a rien de sorcier.

Les opportunités ne manquent pas au Japon pour développer ce genre d’agriculture : un nouveau système de gestion a été mis en place, l’intérêt des citoyens pour la cultivation est en regain, comme les produits biologiques gagnent en popularité et intérêt, les produits des jardins partagés sont écoulés favorisant l’économie locale, il existe même une compensation économique à l’approvisionnement de produits respectueux de l’environnement, ce qui favorise le rôle des jardins partagés et promeut ses activités. Les villes japonaises ont donc des ressources pour continuer sur le chemin de l’agriculture urbaine.

Qui va ramasser mes belles prunes ?

Partons maintenant aux Etats-Unis, à Lafayette plus exactement, en Californie, où les jardins partagés ont un rôle quelque peu différent. La population étatsunienne n’est pas étrangère à l’insécurité alimentaire qui dans le pays n’est cependant pas due à un problème de pénurie mais plutôt à un problème de mauvaise distribution. 40 % de ce qui est produit finit à la poubelle (Natural Resources Defense Council, 2012). Concrètement, lorsque de la nourriture pourrit d’un côté de la ville, de l’autre côté les gens sont affamés. 

L’ancienne région agricole de Lafayette comportait une faible densité d’habitants avec beaucoup de terrains et champs inutilisés. Même si le climat à Lafayette est méditerranéen et donc parfait pour cultiver, la nourriture qui s’y trouve provenait de l’extérieur du comté « Contra Costa ». Les aliments étaient donc conditionés, réfrigérés, conservés et transportés jusqu’à Lafayette avant d’être consommés. Plusieurs habitants ont voulu changer ça. Ainsi, un projet est né, s’appelant « Urban farmers » ou « les fermiers urbains », dont le but premier était de réduire les impacts environnementaux, sociaux et sur la santé du processus de distribution des aliments. « Ubran Farmers » propose donc au plus de personnes de la région des produits frais et locaux. L’objectif était de produire « zero mile food » ou de la « nourriture zéro kilomètre ». Cette méthode n’a pas seulement réduit ou éliminé les coûts envrionnementaux de son transport. Cela a également éliminé les coûts d’emballage, de pesticides (herbicides ou insecticides) et favorisé la pluriculture, par opposition à la monoculture utilisée en grande partie par l’industrie agroalimentaire qui cause des dégats lourds sur l’environnement et potentiellement sur la santé des consommateurs.

Le projet Urban Farmers est né d’une collaboration entre professionnels et étudiants. Tandis que les fondateurs ont établi le programme pilote, les champs adéquats et le programme de formation, les étudiants sont devenus nombreux à vouloir apprendre comment préparer les terres, planter et récolter les fruits et légumes. Les étudiants ont également aidé à développer un site Internet pour l’organisation et informé la population de l’avancée du projet.

Les plantations ont eu lieu dans les jardins de résidents qui furent cultivés, en participation avec les étudiants de plusieurs écoles et parfois avec les habitants prêtant leur jardin. Quelques semaines plus tard, chaque participant s’est vu offert une cagette de légumes. Les habitants se rendant à la banque alimentaire du coin pouvaient également recevoir des fruits et légumes frais provenant des jardins partagés.

En résumé il est utile de dire que le développement de jardins partagés doit s’adapter à la demande de la localité où ils vont être cultivés : faut-il plus de nourriture dans les environs, faut-il une meilleure distribution ?

Quoi qu’il en soit, les jardins partagés sont faits pour être durables : ils favorisent l’économie locale, sont cultivés selon des techniques respectueuses de l’environnement et au rendement sain et goûteux, et enfin ils réunissent une communauté pour le plus grand plaisir de cultiver, récolter et apprendre ensemble. Ainsi, établir des systèmes alimentaires plus locaux est une stratégie importante en vue de développer un système alimentaire mondial durable.

Personnellement, j’encourage vivement quiconque voudrait se lancer dans cette aventure humaine. Le contact avec le sol nourricier offre un moment de relaxation et permet de reconnecter avec la nature.

Et vous, avez-vous déjà donné un coup de main dans un jardin communautaire ?
D’où viennent les produits que vous achetez ? Vous êtes-vous posé la question ?

Un grand merci à Christophe Dittel qui a rédigé cet article.

Sources :
http://unu.edu/publications/articles/japan-s-urban-agriculture-what-does-the-future-hold.html
http://www.eastbaytimes.com/breaking-news/ci_27701812/urban-farmers-bring-fruit-harvests-east-contra-costa
Gunders, D. (2012). Wasted: How America Is Losing Up to 40 Percents of Its Food from Farm to Fork to Landfill, Natural Resources Defense Council Issue Paper, IP: 12-06-B.
Longo P. (2016). Food justice and sustainability: a new revolution, Agriculture and Agricultural Science Procedia 8, 31-36.
Markel, C. Urban Agriculture in Japan, 5 Typologies and their relative benefits.

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