Cet article nous emmène au cœur de l’Italie, là où un projet d’alimentation durable a vu le jour en 2007 au sein de l’Académie Américaine située à Rome. Cette académie abrite en fait un centre de recherches et d’études des beaux-arts et des lettres. Au fil des années, l’endroit est devenu une communauté dynamique d’artistes et de spécialistes dévoués à préserver les valeurs du passé tout en étant sensible au monde moderne. Même si beaucoup d’étudiants et de chercheurs ont voué la qualité des recherches, paradoxalement plusieurs se sont plaints de la mauvaise nourriture proposée par l’Académie. Il était impossible d’identifier d’où venait la nourriture, les plats étaient réchauffés et fades. Et à Pierre Dac de nous confirmer que « les aliments mal revenus font les repas mal partis
Les choses ont rapidement changé suite à l’impulsion d’Alice Waters, célèbre cheffe de cuisine en Californie (dont vous pouvez retrouver le restaurant en cliquant sur ce lien: http://www.chezpanisse.com/reservations/) alors sollicitée par l’Académie pour prendre la charge du « projet d’alimentation durable de Rome ». L’objectif de cette initiative était de fournir à la communauté de l’Académie Américaine des produits nourrissants, saisonniers et délicieux. Sous la forme d’un buffet à midi et de repas servis le soir, la cuisine propose un repas tous les jours, avec une attention particulière donnée à l’équilibre nutritionnel. Le but est de véritablement rassembler les gens autour d’un déjeuner délicieux plus longtemps afin de cultiver ensemble des idées. Et ça marche ! La plupart des jours c’est une véritable tablée de membres et d’invités qui mangent et discutent bien après la fin du repas.
L’idée de départ est alléchante mais comment l’institution s’est-elle fournie en bons produits ? A l’automne 2008, des membres de la communauté ainsi que des bénévoles se sont convertis en apprentis jardiniers et ont commencé à planter dans les jardins de l’Académie. Rapidement les sols ont donné des salades, des légumes, des radis et bien sûr des herbes aromatiques. L’Académie a également du faire appel à des producteurs locaux pour subvenir aux besoins de la cuisine. C’est grâce aux marchés fermiers qui ont lieu les week-end à Rome que les produits biologiques et locaux ont pu se frayer un chemin jusque dans la cuisine de l’Académie.
Au fil des ans, le projet s’est focalisé sur cette production locale de qualité et des partenariats durables se sont créés. Giovanni Bernabei par exemple fourni l’insitution en pommes de terre et en blettes sauvages, cultivées à une centaine de kilomètres de Rome selon des méthodes biodynamiques, elles-mêmes respectueuses du sol nourricier et des rythmes de la journée. Lancé il y a maintenant 9 ans, ce projet a permis de former plus de 100 apprentis cuisiniers, de servir des milliers de repas et même de publier quatre livres de cuisine (Biscotti, Pasta, Zuppe et Verdure).
En parallèle à ce projet d’alimentation durable se crée petit à petit la tendance à Rome de manger local. Le mouvement locavore – manger et consommer des produits locaux – « Kilometro zero » est devenu la figure de proue du phénomène et labellise les produits vendus qui sont locaux et à faible impact environnemental.
La place prépondérante de la communication entre personnes et la place laissée aux échanges d’idées ont été au cœur de ce projet d’alimentation durable, êtes-vous sensible à cela ?
Comme la communauté de cette académie, pensez-vous que la bonne nourriture rassemble plus et favorise une ambiance positive ?
Un grand merci à Christophe Dittel qui a rédigé cet article.
Crédit photos : AAR/RSFP et Davide Franceschini
Sources :
http://www.aarome.org/about/place/academy
http://www.aarome.org/about/rsfp
Lien vers la vidéo (en anglais) « About the Rome Sustainable Food Project » :
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