L’édition 2016 du salon de l’agriculture touche à sa fin. Ce rendez-vous annuel autour du patrimoine agricole français attire nécessairement l’œil et les papilles des fins gourmets et gastronomes réunis autour de l’association Fauve. Toutefois, cette 53eme édition a été le théâtre d’événements particulièrement remarquables.
Cette année le salon était organisé autour du thème « agriculture et alimentation citoyenne ». Quelle aubaine pour Fauve, et quel plaisir de voir l’alimentation citoyenne au devant de la scène ! Différents ateliers permettaient des rencontres et des tables rondes pour débattre et s’informer sur la place de l’agriculture dans la société et dans notre alimentation. Beaucoup de sujets qui nous sont chers ont été abordés ! Certains ateliers mettaient en avant les principes de l’agriculture biologique, d’autres la solidarité et la lutte contre le gaspillage ou encore le renouveau des réseaux de distribution du producteur au consommateur.
Mais si l’alimentation citoyenne est un sujet de société préoccupant, c’est avant tout les difficultés rencontrées par les éleveurs qui ont marqué cette édition. « Colère » et « mécontentement » ont fait la une des journaux, tandis que les politiques défilaient au salon dans un climat pour le moins houleux. L’élevage français est effectivement en crise, et traverse de sérieuses difficultés économiques. Face à cela, Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, cherche à débloquer des fonds. Un plan exceptionnel de 500 millions d’euros a par exemple été déployé au niveau Européen. L’autre pan de la stratégie du ministre s’appuie sur la relance de la consommation locale. Ah. Voilà une démarche qui, du moins dans l’intention, est tout à fait louable. Mais dans les faits, comment se concrétise cette relance ? Tout d’abord par une sensibilisation des consommateurs. Un nouveau logo – oui, encore un- « viande de France » assurera que la viande consommée est bien née, a été élevée, abattue et transformée en France. « Le consommateur a la possibilité de donner la priorité à ce qui est issu de l’élevage français » assure Stéphane Le Foll. De ce côté, la lutte opère aussi sur le front de l’agrobusiness où d’autres avancées méritent d’être remarquées. Ainsi, un contrat de 9 100 tonnes de poulets nés, élevés et abattus en France a été signé avec Mc Donald’s pour fabriquer l’ensemble de leurs nuggets. Qui plus est, le cahier des charges précise que la viande doit être garantie sans OGM et sans antibiotique.
Si les plans de relance et les négociations économiques qui sont les enjeux principaux de ce salon mènent à un assainissement des viandes que nous consommons, alors le thème de l’alimentation citoyenne aura été bien plus qu’un thème de façade ou un simple effet de mode.
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